6a00d4142417d63c7f00d4142228146a47-500pi.jpg

Résumé :

Dans l'immense paysage gelé, les membres des Expéditions Polaires françaises font un relevé du relief sous-glaciaire. Un incroyable phénomène se produit : les appareils sondeurs enregistrent un signal. Il y a un émetteur sous la glace... Que vont découvrir les savants et les techniciens venus du monde entier qui creusent la glace à la rencontre du mystère ? "La nuit des temps", c'est à la fois un reportage, une épopée mêlant présent et futur, et un grand chant d'amour passionné. Traversant le drame universel comme un trait de feu, le destin d'Elea et de Païkan les emmène vers le grand mythe des amants légendaires.

Mon avis :


      
Quand je choisis un livre, je commence par regarder la 1ere de couverture. Ici, un soleil rouge, de la glace grisâtre, l’ombre d’un oiseau au loin, tout ceci sur fond noir. Pas fameux me direz-vous !? Pourtant, ce type de couverture correspond souvent à un livre de science-fiction ou du genre fantastique (ce qui a été le cas !) et les livres de ce type m’attirent plus que les autres. Rajoutez à cela une petite histoire à l’eau de rose et une guerre apocalyptique et vous obtenez non seulement un best-seller mais également une place de choix sur ma bibliothèque. Mais je ne savais pas alors si "La nuit des temps" allait parlerer d’un robot yeti mangeur d’hommes ou d’un esquimau transformé en manchot par la fée des glaces. Cependant, cela s’annonçait être une bonne lecture.

 

      Vous comprendrez donc qu’au premier abord, ce livre m’a tout de suite plu. Vous imaginerez donc bien que la suite m’a également plu ?! Et bien oui ! Mais nul robot yeti, nul esquimau, juste Simon et Eléa...

      Durant tout son roman, Barjavel amène le lecteur à découvrir le pôle Sud par de nombreuses descriptions. « Le soleil ne se couchait plus. Il tournait autour des hommes et des camions, sur le bord de leur monde rond comme pour les surveiller loin et partout. [...] Il découpait autour de la mission un immense disque blanc et bleu de froid et de solitude. » (p.13) Cela plante directement le décor. Nous savons où nous sommes et nous apprenons peu à peu à connaître les personnages : les savants, médecins et autres techniciens qui vont jalonner le récit et évoluer dans ce monde froid surveillé par un soleil rouge.

      La trame principale du récit est pour moi la sorte de lettre ou journal qu’écrit le Docteur Simon. Je dis « sorte de lettre », car, finalement, nous ne savons pas trop de quoi il s’agit : ces passages où Simon s’exprime au présent et à la 1ère personne. Malgré ce petit mystère, je n’envisage pas le récit sans ces coupures en italique. Elles nous permettent de mieux comprendre les sentiments de Simon et de s’approprier ses réactions.

      Ces sentiments sont nettement visibles par la détermination de Simon à déchiffrer le langage d’Eléa. « Elle va mourir, disait-il, elle va mourir parce que nous ne la comprenons pas. [...] Regardez-la, regardez-la bien, vous ne la verrez plus, elle va mourir. [...] Honte à nous. » (p.138) La colère et la déception qu’il ressent m’ont transpercé. Cet instant est d’ailleurs un moment clé pour la suite de l’aventure : comprendre Eléa. Sans cela, comment aurait-elle livré tous les secrets de son histoire passée avec Païkan et Coban ?

      Ce passage clé m’amène à vous parler de l’histoire enchâssée dans le monde froid du roman : l’histoire d’Eléa. Cette femme d’une beauté rare a suscité bien des intérêts auprès de nos scientifiques. Que fait-elle là ? Qui est-elle ? D’où vient-elle ? A-t-elle vraiment existé il y a 900 000 ans ? Toutes ces questions vont avoir leurs réponses au cours du récit et surtout lors des « flash-back » qu’Eléa va partager avec le monde entier. On apprend alors tout ou presque de sa civilisation ancestrale et des coutumes de celle-ci en commençant par le « mariage » des enfants jusqu’à la mise en marche de la sphère en passant par la guerre opposant Enisoraï et Gondawa. Tout ceci m’a beaucoup intéressée. En effet, la narration grâce aux fameux cercles d’or d’Eléa m’a passionnée. J’ai d’ailleurs pensé que ces appareils étranges seraient très utiles de nos jours et même qu’il serait plutôt drôle de s’en servir ! (même si un abus pourrait être néfaste pour la face du monde... !)

      Le dernier point positif que j’exprimerais ici est le style de Barjavel. Un style datant de plusieurs décennies mais qui se prête totalement au monde d’aujourd’hui. Un langage simple et compréhensible. Une volonté d’intéresser le lecteur.

 

      Evidemment, un livre ne serait pas un livre s’il n’avait pas quelques points négatifs !

      Pourtant, ce qui m’a déplu dans ce livre peut se résumer en quatre petits mots : la trahison de Lukos. En effet, pourquoi ce revirement de situation ? Je trouve que cela a amené de nombreuses questions mais pas énormément de réponses... Lukos se suicidera même pour ne rien révéler ! Et puis ces deux hommes dans leur sous-marin miniature, était-ce utile d’en parler ? En bref : je n’aime pas beaucoup les questions restant sans réponse et le fait de ne pas savoir le pourquoi du comment de cette affaire c’est une de ces questions sans réponse qui me déplait.

 

      A la fin d'une lecture, j'aime à tenter de trouver un rapprochement avec une autre oeuvre. Pourtant, ici, je ne saurais dire quel livre ou quel film se rapproche de l’univers créé par Barjavel tant cet univers est singulier. Je dirais plutôt que quelques films ou œuvres littéraires se rapprochent d’un moment précis de cet univers...

      Prenons l’histoire d’amour pour commencer : elle peut faire penser à « Roméo et Juliette », et leur amour passionné mais tortueux ; notamment au moment de l’empoisonnement d’Eléa, tuant ainsi Païkan sans le vouloir... Mais tout en s’approchant vaguement de l’amour de ces deux amants, cela reste un rapprochement très lointain.

      Quant au reste du récit, j’ai longuement réfléchi, cherchant dans ma bibliothèque ou sur Internet. J’ai ainsi trouvé le livre « Magie des Neiges » de Graham Masterton qui raconte la prochaine aire glacière sur fond de malédiction en Alaska ou encore le film « Sphère » réalisé par Barry Levinson où la marine découvre une sphère parfaite à plus de 3000 mètres au dessous du niveau de la mer : des extraterrestres ? Pourtant, cela n’a en rapport que quelques petits passages de l’œuvre de Barjavel.

      C’est alors que j’ai pensé à « Stargate SG1 » la série télévisée créée par Jonathan Glassner et  Brad Wright en 1997 à partir du film du même nom réalisé par Roland Emmerich en 1995. Cette série, ce monde imaginaire et fantastique réunit, à lui seul, plusieurs thèmes de « La nuit des temps ». Que l’on parle de cryogénisation, d’immortalité, d’un pôle glaciaire, de scientifiques venus d’ailleurs ou même de tension entre les pays du monde... tout ceci se retrouve dans un ou plusieurs épisodes, dans une ou plusieurs saisons de la série. Le thème du froid et du pôle (ici Nord), a d’ailleurs été repris dans la série dérivée « Stargate Atlantis ».

 

      Pour finir, je dirais que « Le nuit des temps » est un très bon livre, un livre à lire au moins une fois dans sa vie, idem pour les autres livres de Barjavel (comme « L’enchanteur », « Une rose au paradis », etc...)




Référencé chez BOB
 logobob01  
Retour à l'accueil